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UN VASTE MOUVEMENT PROPHÉTIQUE

L’Église adventiste se situe dans le prolongement d’un vaste mouvement prophétique parti du Wurtemberg, en Allemagne, avec le professeur Bengel, de l’université de Halle, à la fin du XVIIIe siècle. Les grands bouleversements sociopolitiques suscités par la Révolution française, les guerres qui accompagnent cette dernière, puis l’expansion industrielle de l’Europe au siècle suivant constituent le ferment d’un immense réveil religieux.

Ce mouvement émigre en Angleterre puis en Amérique du Nord. Des prédicateurs appellent à la réforme des mœurs. La Bible est étudiée systématiquement et de grandes assemblées sous tente soutiennent la diffusion du mouvement.

Au cours de la première moitié du XIXe siècle, de nombreuses sociétés religieuses et missionnaires sont fondées, et un grand mouvement d’expansion du protestantisme militant produit des missionnaires tels que Carey, Livingstone, Guttzlaff, Williams, Coillard. Le XIXe siècle peut être considéré comme le grand siècle de la mission protestante en terre païenne. La fin du monde est-elle proche? Quand va-t-elle survenir? Une cinquantaine de groupes, dont dix-sept aux États-Unis, tentent de répondre à ces questions brûlantes. Parmi eux se trouvent les millérites, d’où sont issus les adventistes du septième jour.

UN PIONNIER DE L'ESPERANCE

William Miller naît le 15 février 1782 dans une famille pieuse et modeste du Massa­chusetts, aux États-Unis. Épris de vérité et de justice, il remplit tour à tour les fonctions de juge et de shérif de la localité de Poultney, où il s'est installé après son mariage.

À la mort de son père, il se rend à Low Hampton pour s'occuper de sa mère et gérer les biens de la famille. Effrayé par l'inconnu de la mort, il se met à fréquenter l'Église baptiste dont son oncle est pasteur. C'est le point de départ d'une véritable conversion et d'une étude passionnée de la Bible.

Miller porte toute son attention sur le livre de Daniel et l'Apocalypse de Jean. Il adopte le principe d'interprétation biblique qui reconnaît la valeur d'une année pour un jour prophétique. Sur cette base, il fait correspondre la fin des 70 semaines prophétiques du chapitre 9 de Daniel à la venue du Christ. Pour Miller, cette prophétie est liée à celle du chapitre 8 qui annonçait la «purification du sanctuaire» après 2300 jours prophétiques, soit autant d'années. Prenant le même point de départ que la prophétie des 70 semaines, soit 457 avant J.-C., Miller aboutit à la conviction que le retour du Christ se produirait à la fin de cette période de 2300 ans, soit en 1843, ou en 1844.

Sans le savoir, Miller développait les thèses du jésuite chilien Manuel de Lacunza (1801), de G. de Rozas, juriste mexicain, avocat auprès du tribunal de l'Inquisition (1835), d'A. Burwell, missionnaire canadien (1835), de R. Scott, pasteur anglican puis baptiste (1834), du fameux missionnaire anglais J. Wolff (1829), et de bien d'autres.

Miller commence à propager ses découvertes à partir de 1831 et se trouve très vite engagé dans un vaste mouvement de réveil. Dix-sept pasteurs de confessions différentes l'accréditent auprès de leurs Églises. Près de cent mille personnes atten­dent avec foi le retour du Christ et la fin du monde, en 1843, puis le 22 octobre 1844. Après cette grande déception, les millérites reconnaissent leur erreur quant à l'interprétation de l'événement. Une bonne moitié réintègre son Église d'origine. Le reste s'éparpille en petits groupes, dont le plus important devient l'Église adventiste.

LES DEBUTS DE L'ADVENTISME

Nombre de croyants sont rejetés de leur Église pour avoir partagé les vues de William Miller. Quelque peu désorientés, ils se retrouvent pour prier ensemble et étudier la Bible. Ils se regroupent autour de Joseph Bates, Hiram Edson, James White et des hommes cultivés tels que John Andrews, John Loughborough et Uriah Smith. Mais, en 1861, ils sont déjà 3500 regroupés dans 125 Églises et conduits par 30 pasteurs. Ils se dotent alors d'une organisation administrative et se donnent le nom d'Église adventiste du septième jour.

Une femme, du nom d'Ellen White, épouse du pasteur James White, joue un rôle important dans les grandes orientations du mouvement. Visionnaire, elle écrit de nombreux ouvrages (45000 pages dactylographiées) et contribue à l'évolution de la jeune Église dans plusieurs domaines particuliers.

Elle lutte contre le fanatisme et encourage l'organisation démocratique du mouvement. Elle recommande la pratique d'une vie saine, l'abstinence de tabac et d'alcool, et elle est en faveur d'une médecine naturelle et préventive.

Elle stimule la mission mondiale en se rendant elle-même en Europe et en Australie. Consciente de l'importance de l'éducation de la jeunesse, elle est à l'origine de ce qui est aujourd'hui le premier système scolaire protestant dans le monde.

Dès le départ, elle encourage son mari à se servir de la page imprimée pour soutenir le petit groupe de croyants et recommande la création d'imprimeries et de maisons d'édition.

Le mouvement connaît des crises de croissance. Des personnalités importantes font défection, des questions doctrinales se posent, mais l'unité de l'Église est préservée et bientôt, le mouvement adventiste prend une dimension internationale.

LE DEVELOPPEMENT MONDIAL

Les premiers adventistes sont localisés en Nouvelle-Angleterre. Ils n’envisagent pas d’extension en dehors des États-Unis. Mais leurs publications commencent à se répandre dans le monde et des appels de lecteurs passionnés leur parviennent. En 1874, un premier missionnaire est envoyé en Suisse. Il ouvre une imprimerie à Bâle et diffuse, dans toute l’Europe, les convictions adventistes. En 1877, une communauté se

constitue en Italie, une autre, dix ans plus tard, en Hollande. À la fin du siècle, on compte près de 10000 adventistes en Europe.

Puis c’est l’Australie, en 1885, où une communauté de 90 membres se crée à Melbourne en moins d’une année. Le message adventiste parvient en Amérique du Sud à la suite d’une correspondance entre des Vaudois du Piémont et leurs coreligion­naires émigrés en Argentine, de sorte qu’en 1895, une première communauté est organisée dans ce pays. Dans toute l’Amérique centrale, des colporteurs vendent des Bibles et étudient les saintes Écritures dans les foyers.

En Suisse, le 19 août 1866 s’est tenu le premier service baptismal suite aux conféren­ces publiques de Michaël B. Czechowski et en 1867, à T ramelan fut organisée la première église adventiste d’Europe.

En 1897, le pasteur suisse Augsburger, arrive en Belgique et s’installe près de Liège, à Angleur. C’est en juillet 1899 que la première église adventiste belge voit le jour et ne cesse de s’étendre à Bruxelles, Charleroi et Namur.

En France, en octobre 1876, le pasteur D.T. Bourdeau séjourna à Valence. 17 person­nes furent baptisées et en mars 1877 il se rendit à Paris avec le pasteur J.N. Andrews. En Saône-et-Loire, D.T. Bourdeau donna une série de conférence en 1884, une église fut organisée. Après Valence, Branges, La Corse, d’autres églises adventistes naissent dans le Midi de la France, notamment à Nîmes, et dans plusieurs autres localités du département du Gard, ainsi que Lacaze, dans le Tarn. En 1893, une classe de catéchèse vit le jour en 1893 à Pierre-Ségade (Tarn).

En Orient, la foi nouvelle se répand d’abord parmi les colons anglais de la côte indien­ne.

L’Afrique est atteinte par le sud au travers de colons hollandais.

L’Église adventiste est aujourd’hui présente dans 203 pays à travers le monde. Elle souhaite proclamer « un Évangile éternel pour l’annoncer aux habitants de la terre, à toute nation, tribu, langue et peuple » (Apocalypse 14.6). Elle est convaincue que le message de l’amour de Dieu doit dépasser toutes les barrières nationales, ethniques ou culturelles. Pour remplir cette mission, le mouvement adventiste réalise des projets religieux, éducatifs, sociaux et médicaux. Il s’adapte maintenant à la nouvelle ère de communication en entrant dans le monde d’Internet et en diffusant l’Évangile par satellite (www.hopetv.org).